Fenêtre sur jardin

Le silence et la solitude étaient deux luxes à Poudlard comme à Laerdom mais Samuel réussissait toujours à trouver les endroits auxquels personne ne pensait. La rentrée se passait bien. Le timide Lycaon avait même réussi à arracher quelques points pour sa maison a l'ombrageux directeur des Serpentards. Il avait retrouvé le Professeur Tyronoe qu'il connaissait d'Oslò, et n'était finalement pas si en retard que ça par rapport aux autres.

Septembre dardait ses rayons sur la campagne endormie en ce dimanche matin. La rosée, douce larme de la terre, reflétait la lumière du soleil, créant des myriades de petits arc en ciels invisibles mais colorés. Tout était encore silencieux dans le château endormit et l'on n'entendait que le crissement de la plume sur le parchemin.

Samuel travaillait. Pas ses devoirs, non, il ne poussait pas le zèle jusque là mais un article pour le journal de l'école. Un article de candidature pour être précis, il fallait donc que ce soit le mieux possible parce que, vous comprenez, c'était la seule chance pour le jeune garçon de se faire des amis. En direct live, il n'était pas très bon, voire carrément mauvais. L'innocence et la timidité ne sont en effet pas les meilleurs moyens pour se faire respecter.

Un lapin, sortit d'un buisson et remua le museau, laissant ses longues moustaches s'imprégner de la fraîcheur matinale. Prudent, il dressa ses longues oreilles et se dressa sur ses pattes de derrière pour humer les alentours, tous ses sens à l'affût du moindre danger. Il avait la taille d'un gros chat et avait visiblement l'habitude des lieux. Il n'hésita pas une seconde sur le chemin qui menait au potager.

Le journal de l'école était donc un bon moyen pour se faire connaître sans se montrer et surtout pour s'obliger a aller vers les gens. Il y aurait les réunions du club (en petite nombre il l'espérait, d'ailleurs les trucs d'intellectuels avaient heureusement bien moins de succès que le quidditch ou affilié), et les interviews à faire. Samuel aimait bien interroger les gens, on apprenait beaucoup sur eux et les portraits étaient toujours bien accueillis par les lecteurs.

L'adolescent allait donc continuer son histoire lorsque des bruits de pas le firent hésiter. Quelqu'un approchait. Quelqu'un vit la lumière sous la porte. La poignée tourna et le quelqu'un entra. Sam ne se retourna pas pour voir s'il s'agissait ou non d'un adulte. Il regardait fixement par la fenêtre.

Avec de la chance, la personne était seule. Avec encore plus de chance elle allait partir. Et s'il était né sous une bonne étoile, il ne serait pas ridicule. Mais ça, il en doutait beaucoup.