Un pas deux pas trois pas puis toi

Une soirée bien tranquille pour un second jour à Poudlard. Alec aimait les cachots il s'y plaisait. Sombre, difficilement effrités, froid et résistant. Tout ce qu'il lui fallait. Les tours et autres hauteurs ne lui plaisaient que moyennement, pas étonnant qu'il ait attéri à Serpentard. Il resserra un peu sa veste. C'était le seul inconvénient des cachots,le froid. Alec aimait la chaleur. Je n'ai pas dit soleil chaleur. Vous pensez bien qu'avec son teint pâle presque diaphane notre Turner ne doit pas s'exposer beaucoup au soleil.

Le silence, pas un bruit pas un chat, lui qui avait passé la journée a essayer d'échapper aux connaissances de Beauxbatons appréciait ce havre de paix. Les ex de Monsieur le lâcheur avaient fondu sur lui pour demander des nouvelles. Son nom était Turner et pas carnet de rendez-vous!

Colère

Un peu de colère perçait dans les mouvements du jeune homme aux cheveux corbeau. Etait-il donc cela aux yeux des autres, un scribe prenant note des rendez-vous, noms et autres détails personnels? De colère il avait envoyé une des cartes données dans la tête d'un importun, lui faisant non intentionnellement, mal. Bien fait, il ne fallait pas mettre un Turner de mauvais poil. C'est rancunier un Turner, ça mord un Turner et surtout lorsque ça gronde et que ça feule comme en ce moment il vaut mieux éviter de prononcer une parole déplacée.

Agacement

Elle l'avait suivi partout cette poufsouffle. A croire qu'avoir aidé à mettre une valise dans un sac faisait de lui un parfait gentleman à épouser. Non mais des fois.Il était difficile pour Alec d'être intentionnellement méchant avec une demoiselle, il détestait les faire pleurer. Mais bon, il fallait bien se débarrasser du boulet d'une manière ou d'une autre non?

Dans la tête d'Alec ces quelques sentiments tourbillonnaient et se mélangeaient. Il en avait déjà marre c'était tout dire. Il n'avait pas retrouvé son ami dans la masse, ou plutôt celui-ci devait bien se cacher pour éviter sa colère, qu'il savait mémorable. Il avait donc passé sa journée seul pendant les cours, évitant les têtes connues et réconforté ryry qui pleurait de n'avoir pas d'amies à diriger. Ca viendrait avait-il dit. Au fond sa jumelle lui manquait un peu, mais c'était déjà assez compliqué sans en plus rajouter l'exécrable sensation de jalousie de la voir en prime séduire un nouveau jeune homme et rival.

Mouais mieux valait finalement rester seul. Une fenêtre. A Poudlard les rebords étaient larges, assez larges pour s'asseoir et replier facilement ses jambes près de soi. Il regarda quelques instants le paysage avant de se perdre définitivement dans ses pensées, ruminant sa vengeance, terrible, contre un certain grisounet lorsqu'il le trouverait.

Bon, alors il y a quoi après déjà ? Orine extirpa son emploi du temps de son sac et y jeta un rapide coup d'oeil. Histoire de la Magie. Oh, non. Elle avait entendu dire que c'était ennuyeux à souhait. Comme si deux heures à se geler dans les cachots pour le cours de Potions ne suffisaient pas...

Elle poussa un soupir et tenta de voir le bon côté des choses. Au moins comme ça elle serait débarrassée du pire... pour quelque temps. Elle tourna l'angle d'un couloir, puis un autre, puis s'arrêta. Etait-elle sur le bon chemin ? Ces murs de pierre se ressemblaient tous ! Elle réprima un frisson, l'endroit était vraiment peu accueillant, et elle n'avait aucune envie de s'y perdre. Tout ça parce qu'un maladroit avait renversé son chaudron pendant qu'elle allait donner son échantillon au prof, et qu'elle avait dû rester quelques minutes après les autres pour nettoyer son sac trempé de potion revigorante. Et maintenant, elle avait perdu de vue le reste de la classe, et elle n'était plus très sûre d'être dans la bonne direction.

Orine hésita un instant. Son sens de l'orientation n'était pas excellent, et peut-être valait-il encore mieux revenir sur ses pas et espérer retrouver le prof dans la salle de classe. Ce qu'elle fit aussitôt. Avant d'arriver au cachot en question, cependant, elle tomba sur une jeune homme assis sur le rebord d'une fenêtre, semblant perdu dans ses pensées. Heu... une fenêtre ? N'était-on plus au sous-sol ? Un peu déboussolée, Orine se dit que ce château était vraiment complexe, d'autant plus qu'elle ne se souvenait pas être passée devant une fenêtre à l'aller. Bref, il n'y avait pas trente-six solutions.

"Excuse-moi, est-ce que tu sais comment on sort d'ici ?" interrogea-t-elle en s'approchant du pensif élève.

Ses paroles s'accompagnaient de son sourire habituel, un peu atténué cependant car elle était après tout en train de le déranger. Non pas qu'Orine soit timide, loin de là, simplement elle ne voulait pas non plus paraître impolie.

Alec était perdu dans ses pensées certes fort peu heureuses, mais ses pensées tout de même. Il se rendait compte que la salle commune de serpentard était un endroit peu aproprié pour réfléchir, et cette fenêtre convenait parfaitement. Malheureusement pour Alec, c'est le moment que choisit un importun pour emprunter son couloir. Oui son couloir, il était là le premier à demander un peu de calme. Il ne tourna pas la tête espérant que l'importun s'en irait et qu'il pourrait reprendre le cours de ses pensées bien tranquillement mais non évidemment cela aurait été trop demandé que d'avoir la paix cinq minutes dans ce foutu chateau hein? Il avait couru après son frère, ramené quatre gryffondor à leur tour, indiqué le chemin à une bonne dizaine d'élève, distribué des horaires et empêché un stupide jaune de lui vomir son jus de citrouille sur les chaussures tellement il avait peur d'aller à son premier cours de vol. Il voulait la paix la paix. Bien sur cet importun ne décida pas de s'en aller et resta collé au milieu du couloir et vint même lui lancer un"Excuse-moi, est-ce que tu sais comment on sort d'ici ?

Les pieds devants? Oui bien sur qu'il savait

Il releva la tête excédé pour se retrouver face à une jaune, une espèce de canari dégénéré encore et toujours. Il commençait à les trouver envahissant ces canaris idiots incapables de vivre par eux même. Une rousse se tenait devant lui. Encore des roux, assurément des potter ou weasley, une vraie invasion ceux-là, ils se reproduisaient comme des lapins. Il se souvenait avoir du distribuer des emplois du temps à on ne sait combien de weasley potter qui se disputaient avec des malefoy. Les querelles familiales avaient apparemment la vie dure. Chez les Turner au moins on se vengeait avec classe. Quoique le coup du croche pied, erreur de parcours dirons nous.

Oui je sais comment sortir

Bien sur qu'il savait, sa maison était dans les cachots, s'il s'y perdait il aurait l'air de hum voyons? Un stupide canari jaune perdu dans un couloir, gniark gniark gniark. Oui il savait, mais il n'avait pas dit qu'il montrerait comment sortir à cette idiote qui se promenait sans emmener un plan du chateau avec elle. Tsss elle avait surement des gênes de blonds, quoique les gênes des potter-weasley suffisaient amplement à rendre stupide.

L'élève de Serpentard leva sur Orine un regard très "je-vais-te-pétrifier-sur-place" et répondit avec une exaspération évidente qu'il savait comment sortir. Elle repéra alors l'insigne de préfet accroché à sa robe de sorcier, et se dit qu'en tant que préfet et de Serpentard en plus, il avait intérêt à savoir, évidemment. Son sourire s'était rapidement estompé face à l'attitude froide et à la limite du mépris du jeune homme. Il avait réussi à casser toute sa bonne humeur en une fraction de seconde, et après s'être sentie un instant blessée, elle commençait à éprouver un peu de colère. Qu'est-ce qu'il avait à la regarder comme ça, d'abord ? Il n'avait jamais vu d'être humain dans sa vie ?

Cependant, contrairement à sa soeur aînée Héloïse, Orine n'était pas du genre à s'emporter et à monter sur ses grands chevaux pour défendre son honneur avec virulence. Elle aurait adoré tourner les talons et s'en aller sans un regard en arrière, mais dans ce cas précis, ce n'était justement pas possible. Peut-être n'aurait-elle pas fait une bonne Gryffondore après tout... Après avoir attendu un court instant, le temps de s'assurer qu'il ne comptait pas se montrer plus coopératif que cela, ou du moins pas sans se faire prier, elle émit un léger soupir et dit :

"Eh bien, voilà une excellente nouvelle, parce qu'il se trouve que je ne sais pas, et que tu es la seule personne dans les environs qui semble capable, et aussi responsable (elle eut un geste en direction de son insigne à ces mots) de me le dire."

Elle pencha très légèrement la tête sur le côté, et ajouta avec un sourire plutôt artificiel :

"Si ce n'est pas trop demander, bien sûr."

Alec regarda la jaune avec amusement. Tout à fait un potter, elle exige elle veut elle dit elle, elle ,elle meme pas un aurais-tu l'amabilité de m'aider à sortir d'ici nan, bien sur quand on est un potter on pense que la célébrité de papy fait tout et hop c'est dans la poche. Raté avec Alec, venant d'une ancienne famille de sang pur il n'en a rien à faire de ce qu'elle peut bien raconter et ses yeux méchants n'"y feront rien.Il bailla, la fatigue commençait à se faire sentir assez tot ce jour et il ferait bien malgré la longue journée encore devant lui d'aller se mettre au lit rapidement. Elle avait eu un geste vers son insigne, oui et alors, il n'etait pas un guide touristique mais un préfet non?Il se garda bien de répondre rapidement un jaune plus cela macère mieux c'est. Il la détailla donc sans vergogne la jaugeant du haut de sa petite taille. Rouquine, vraiment c'était une invasion dans cett école, il avait l'impression d'en voir partout, pire que dans un village des Hightlands.

Ma chère, le fait d'être préfèt ne fait pas de moi une carte routière.

Pourquoi n"allait-elle pas demander son chemin à la prochaine araignée hein? Elle vivait dans les cachots depuis dix jours et elle se perdait encore dedans, pitoyable, comment pouvait-elle oser dire qu'elle s'était perdue? Il faut dire que lui toujours en maraude et à la chasse aux élèves dehors après le couvre-feu, en dix jour, il avait rapidement fait le tour des cachots et du rez-de chaussée, il s'attaquerait aux étages par après. Alalala ces poussins stupides et jaunes lui faisaient vraiment honte et pitié.

Il regarda son insigne et la frotta du rebord de sa manche se désintérêssant complètement de la jeune fille. Elle voulait trouver son chemin, qu'elle le demande poliment, ensuite on verrait s'il était disposé à le lui montrer. C'est qu'on ne dirige pas un turner comme un vulgaire weasley hein non mais des fois.Ahh qu'il regrettait beauxbatons, la bas aucun élève ne serait venu l'importuner pour savoir le chemin, tous savaient qu'il ne fallait jamais déranger Alec lorsqu'il réfléchit sous peine de vouloir finir dans son lit tordu par d'attroces souffrances.

Orine bouillonnait intérieurement, mais elle fit de son mieux pour ne pas le laisser voir. Il avait décidé de se montrer désagréable, juste pour le plaisir de la faire tourner en bourrique ? Et il s'attendait à quoi ? Qu'elle le supplie ? Un peu d'amabilité ne coûte rien pourtant, mais apparemment ce garçon-là avait un contrat selon lequel il devait débourser une vingtaine de gallions par once de bonne volonté qu'il démontrait. Il la détailla des pieds à la tête comme si elle était une bête de foire, puis jeta négligemment qu'il n'était pas une carte routière. Tiens donc, vraiment ? La ressemblance était pourtant frappante : aucune profondeur, aucune solidité, et à peine utile. Orine se mordit la lèvre pour ne pas dire quelque chose qu'elle regretterait, et laissa passer quelques instants, le temps d'être assez calme pour parler sur un ton égal.

"Désolée d'avoir fait la confusion, alors. Ca ne m'arrivera probablement plus. Bonne soirée !"

Elle esquissa un léger sourire et repartit en sens inverse. Elle pouvait tenter d'être patiente, mais elle savait pertinemment que sa patience avait des limites - certains de ses cousins les plus farceurs avaient d'ailleurs eu l'occasion de s'en apercevoir. Cependant, dans ce cas précis, elle n'était pas face à une tête rousse au regard espiègle, mais à un préfet aux allures hautaines, et elle était assez intelligente pour savoir qu'il valait mieux ne pas perdre son calme avec un préfet. Ils ne portaient pas un insigne pour rien après tout... Et comme elle n'avait nulle intention de plaider avec quelqu'un qui la traitait de la sorte, il valait encore mieux aller voir ailleurs.

Non mais. Elle trouverait le moyen de s'en sortir toute seule, après tout elle était bien venue par ici quatre fois déjà depuis la rentrée. Même si elle s'en serait bien passée s'il n'y avait eu les cours de Potions...

» Trois Pattes